Cloud Atlas : un peu cucul-la-praline mais bien quand même !

Il faut l'avouer, vu au premier degré, le film est quand même un peu lourd, avec une fin assez grandiloquente et un discours philosophico-new-age un peu cucul-la-praline. Le film gagne donc à ne pas être pris au premier degré. Et du coup, il revêt un côté ludique très plaisant, dans l'entrelacement des différentes histoires. On s'amuse à reconnaître les différents acteurs à chaque époque, et ce petit jeu trouve d'ailleurs une dimension supplémentaire avec le générique de fin où on se rend compte que plusieurs seconds rôles du film sont incarnés par les acteurs principaux, sans qu'on s'en soit rendu compte !

Le casting, d'ailleurs, est très bon. Avec, évidemment, Tom Hanks et Halle Berry, mais aussi un Hugh Grant assez étonnant, et un Hugo Weaving en méchant multiforme (y compris en femme !) comme il sait le faire. 

Ceci dit, sur le plan strictement cinématographique, le film est une réussite. Le passage incessant d'une histoire à l'autre est maîtrisé, certaines scènes vues en parallèle sont même tout à fait passionnantes. Les différentes époques sont bien caractérisées, avec une mention spéciale à l'univers futuriste de la nouvelle Séoul, clairement inspiré de Blade Runner ou de Soylent Green, avec évidemment une petite touche de Matrix ! C'est visuellement très réussi. 

Bref, si Cloud Atlas n'est pas LE chef d'oeuvre défendu par quelques-uns, il n'est certainement pas le navet décrié par d'autres. Pour peu qu'on ne le prenne pas trop au sérieux, c'est même un très bon film, à la foi ludique et maîtrisé.